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« Bâtir, défendre, transmettre : l’engagement de Patricia Delepine, Présidente de la Fédération Française du Bâtiment du Puy-de-Dôme pour l’avenir du secteur »

Architecte de formation, cheffe d’entreprise engagée, et aujourd’hui présidente de la FFB du Puy-de-Dôme, elle revient sur son parcours, les défis du secteur, son rôle auprès des pouvoirs publics et les actions concrètes menées sur le territoire. Un échange lucide et passionné sur l’avenir du bâtiment.

Par LVDA

Architecte de formation, cheffe d’entreprise engagée, et aujourd’hui présidente de la FFB du Puy-de-Dôme, elle revient sur son parcours, les défis du secteur, son rôle auprès des pouvoirs publics et les actions concrètes menées sur le territoire. Un échange lucide et passionné sur l’avenir du bâtiment.

  • Pouvez-vous nous retracer votre parcours dans le secteur du bâtiment ?

 

Je suis architecte de formation. J’ai exercé pendant quinze ans au sein d’un grand cabinet clermontois. Il y a maintenant vingt ans, mon mari et moi avons décidé de reprendre une entreprise du bâtiment. C’est à cette occasion que je me suis pleinement investie dans le secteur, notamment en rejoignant la Fédération Française du Bâtiment. J’y ai d’abord participé aux événements organisés par le groupe Femmes, qui proposait des réunions mensuelles thématiques sur les actualités, la gestion d’entreprise, et les relations avec les différents acteurs du secteur. J’ai ensuite pris la présidence du groupe Femmes, avant d’être élue vice-présidente, puis présidente départementale de la FFB il y a un peu plus de cinq ans.

  • Qu’est-ce qui vous a motivée à vous engager au sein de la Fédération ?

 

Ce qui m’a particulièrement séduite, c’est l’indépendance de la FFB. C’est une organisation patronale autofinancée par les cotisations de ses membres, ce qui garantit sa liberté d’action. J’ai toujours eu à cœur de défendre les intérêts des entreprises du bâtiment, de représenter la profession dans sa diversité et de contribuer à faire entendre notre voix auprès des pouvoirs publics. Mon mandat a débuté quelques jours avant la crise sanitaire, ce qui a renforcé le rôle d’alerte et de soutien que nous devons jouer, notamment face aux directives gouvernementales et aux enjeux locaux.

  • Comment percevez-vous le rôle du bâtiment dans le développement des territoires ?

 

Le bâtiment est un acteur central de l’aménagement et de la vitalité des territoires. Il représente 6 % du PIB national. Pourtant, nous traversons une période de grande incertitude. L’augmentation des coûts de construction — environ +25 % — et la chute libre des permis de construire fragilisent fortement notre tissu d’entreprises. Cela remet en cause notre capacité à soutenir les dynamiques locales.

  • Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les entreprises du bâtiment dans le Puy-de-Dôme ?

 

Elles sont multiples. L’inflation galopante, la flambée des coûts de l’énergie, les nouvelles normes réglementaires comme le ZAN (Zéro Artificialisation Nette) complexifient nos activités. Parallèlement, le secteur doit s’adapter à une révolution technologique : la généralisation du BIM, l’intelligence artificielle, la digitalisation des outils. Cette modernisation est essentielle, mais elle a un coût, difficile à absorber dans un contexte de crise.

  • Les acteurs publics sont-ils à l’écoute de ces difficultés ?

 

Au niveau local, nous avons tout mis en œuvre pour alerter les décideurs. Dès les premières hausses de prix, nous avons contacté les élus, organisé des rencontres, transmis des courriers explicatifs. Nous sommes régulièrement consultés par les collectivités et les institutions, et notre rôle de relais d’information est aujourd’hui reconnu. Cela dit, il existe encore un véritable décalage entre la compréhension des enjeux au niveau national et la réalité du terrain, notamment sur la crise du logement.

  • Comment la FFB accompagne-t-elle les entreprises dans ces mutations ?

 

Nous jouons un rôle de facilitateur et de soutien permanent. Nos équipes sont à disposition pour aider les entreprises à comprendre les évolutions réglementaires, à intégrer les innovations, à surmonter les difficultés de trésorerie ou de contractualisation. Nous sommes une ressource, une interface, et un levier d’adaptation pour nos adhérents.

 

  • Quels sont les enjeux majeurs pour l’avenir du secteur ?

 

Nous devons faire face à une baisse prolongée des permis de construire, à un ralentissement des projets neufs et à une injonction à la rénovation, souvent plus coûteuse que la construction neuve. Il faut aussi repenser l’adéquation entre compétences et demandes du marché : une entreprise spécialisée dans le neuf ne peut pas toujours se reconvertir vers la rénovation sans accompagnement. Ce transfert de compétences est un vrai défi.

 

  • Y a-t-il des initiatives locales que vous souhaitez mettre en lumière ?

 

Oui, plusieurs. Nous avons mis en place un « club de la commande publique » avec les collectivités, qui se réunit plusieurs fois par an. Nous développons aussi des liens avec les centres de formation et les structures d’insertion. Enfin, nous organiserons à Clermont-Ferrand, le 4 juillet, la 10e édition du plus grand rassemblement féminin du bâtiment en France : un rallye urbain avec plus de 450 participantes, à l’occasion des 30 ans du groupe Femmes clermontois.

 

  • Qu’est-ce qui vous anime aujourd’hui dans votre engagement ?

 

Ce qui me motive, c’est de faire entendre la voix des entreprises, de porter leurs difficultés, mais aussi leurs propositions. Lorsqu’un préfet, un élu ou un décideur me demande régulièrement des nouvelles du secteur, je sens que notre parole compte. Nous sommes une force de proposition et une sentinelle indispensable.

 

  • Enfin, si vous pouviez faire passer une mesure forte, quelle serait-elle ?

 

Il faut une prise de conscience urgente de l’effet dévastateur de l’arrêt de la construction neuve. Reconstruire la ville sur la ville ne peut pas se faire uniquement par la rénovation. Il est nécessaire de démolir et reconstruire quand cela s’impose, d’alléger la pression fiscale sur les entreprises, de redonner de la souplesse pour mieux rémunérer les salariés. Enfin, il faut agir pour préserver les savoir-faire, car si nos entreprises disparaissent, c’est toute une culture de la construction qui s’éteindra.

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